(JTA) — Un certain nombre de groupes israéliens de défense des droits humains de gauche ont appelé à un cessez-le-feu immédiat dans la guerre entre Israël et le Hamas.
Leur déclaration fait écho aux opinions de certaines familles des otages toujours détenus par le Hamas. C’était aussi un signe de la façon dont le soutien quasi-mur à mur des Juifs israéliens à la guerre montre des fissures alors qu’elle entre dans son cinquième mois.
La déclaration de mercredi a été menée par Gisha, un groupe qui milite depuis des années pour que l’aide humanitaire parvienne aux Palestiniens de Gaza.
« Nous appelons donc toutes les parties à parvenir à un cessez-le-feu immédiat et nous appelons Israël à autoriser l’entrée et la livraison sans entrave de l’aide humanitaire et des biens dans et dans tout Gaza, comme l’a demandé la Cour internationale de Justice », indique le communiqué signé par 35 groupes, dont des groupes de longue date pour la paix et les droits de l’homme tels que Peace Now, B’Tselem, Yesh Din, Standing Together et Physicians for Human Rights. « Le Hamas doit libérer sans condition toutes les personnes prises en otage le 7 octobre. »
Les Israéliens soutiennent toujours massivement l’objectif de la guerre, démanteler le Hamas et restituer les plus de 130 otages, vivants ou morts, restés après que les terroristes du Hamas ont assassiné 1 200 personnes le 7 octobre et capturé des centaines d’autres.
Mais dans ce cadre, leurs perspectives ont changé : en octobre, 45 % des Juifs israéliens se sont opposés à l’échange de prisonniers sécuritaires palestiniens contre des otages, selon un sondage de l’Institut israélien de la démocratie. En janvier, 31 % étaient prêts à accepter un accord selon lequel tous les prisonniers palestiniens – qui se comptent par milliers – seraient libérés en échange des otages. Une faible majorité d’Israéliens affirme désormais que le retour des otages devrait être l’objectif principal de la guerre – plutôt que le renversement du Hamas.
Parmi ceux qui font pression en faveur d’un cessez-le-feu et d’un échange d’otages figurent certaines familles des otages, qui ont organisé des manifestations dans tout Israël. D’autres familles d’otages et d’anciens combattants souhaitent accroître la pression militaire et empêcher l’aide internationale d’entrer dans la bande de Gaza.
Les États-Unis, l’Égypte et le Qatar tentent de négocier un cessez-le-feu temporaire. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken était de nouveau dans la région cette semaine. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté la dernière contre-offre du Hamas, mais s’est déclaré ouvert à la poursuite des négociations.
En outre, les appels se multiplient au niveau international en faveur d’un cessez-le-feu, en particulier après que la Cour internationale de Justice a jugé le mois dernier qu’il pouvait y avoir des raisons de croire que la population de Gaza courait un risque de génocide. Israël et les États-Unis estiment que ces accusations sont sans fondement.
Plus de 27 000 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis qu’Israël a lancé des contre-attaques après le 7 octobre, parmi lesquels des milliers d’enfants, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza. Israël ne conteste pas ces chiffres mais affirme qu’environ un tiers des morts sont des combattants.