Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré à Washington DC les familles des otages israéliens, l’une de ses premières étapes d’un voyage très attendu aux États-Unis et un signe de l’attention portée aux pourparlers sur la libération des otages et un accord de cessez-le-feu.
Selon un rapport sur la réunion de lundi fourni par un groupe représentant les familles, ces dernières ont exhorté Netanyahou à mentionner les huit Américains toujours retenus en otage à Gaza lors de son discours au Congrès mercredi. Elles lui ont également dit qu’elles s’attendaient à ce qu’il annonce un accord qui restituerait les otages en échange d’un cessez-le-feu – un accord qui a fait l’objet de plusieurs mois de négociations, mais qui, selon les responsables américains et israéliens, pourrait désormais être proche.
Netanyahou aurait dit aux familles que les conditions pour un accord étaient « en train de se réunir, sans aucun doute ». Son optimisme est remarquable car il a déjà déclaré qu’il s’opposait à un accord qui mettrait définitivement fin à la guerre. De nombreux Israéliens le considèrent comme ayant entravé les progrès antérieurs vers un accord que d’autres membres de son administration étaient prêts à conclure afin de conserver le soutien de ses partenaires d’extrême droite au pouvoir, et il a également été critiqué pour avoir négligé les familles des otages dans son pays. Le Hamas a également rejeté à plusieurs reprises les conditions proposées par Israël.
Le Hamas semble désormais considérablement affaibli et les responsables américains ont déclaré qu’ils accordaient la priorité à un accord sur les otages. Axios a rapporté que le président Joe Biden, qui a annoncé cette semaine qu’il mettrait fin à sa campagne de réélection, s’est engagé lundi à mettre fin à la guerre de Gaza et à rapatrier les otages avant la fin de son mandat, qui expire en janvier.
Biden et la vice-présidente Kamala Harris, qui semble quasiment certaine de le remplacer sur la liste démocrate, ont déjà rencontré des familles d’otages.
Les familles des otages ont également passé une heure avec le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan lundi soir, lors de leur douzième rencontre avec lui. Sullivan leur a rappelé, ont-elles indiqué dans un communiqué, qu’Israël et le Hamas doivent tous deux accepter un accord.
Noa Argamani, symbole de la crise, a été secourue le mois dernier par l’armée israélienne, dans un rare moment de réjouissance dans sa campagne visant à extirper les Israéliens kidnappés. Elle a accompagné Netanyahou à Washington avec d’autres familles d’otages, malgré les pressions exercées par les proches d’autres otages. Certaines familles d’otages et leurs soutiens se sont également rendus aux États-Unis pour protester contre Netanyahou lors de sa visite ; certains groupes juifs américains ont annoncé leur intention de les rejoindre.
La visite de M. Netanyahu intervient alors que la pression monte pour un accord. Lundi, Israël a annoncé avoir confirmé la mort de deux otages à Gaza. Yagev Buchstav et Alex Dancyg sont morts à Khan Younis il y a quelques mois, a annoncé l’armée, précisant qu’elle enquêterait pour savoir s’ils ont été tués par des tirs israéliens. Dancyg, un éducateur né de parents survivants de l’Holocauste en Europe, était devenu une figure particulièrement en vue après que des otages libérés dans le cadre d’un accord en novembre ont déclaré qu’il donnait des cours d’histoire en captivité. Il aurait eu 76 ans cette semaine.
« La nouvelle de sa mort tragique renforce notre engagement à garantir que l’héritage d’Alex et les histoires qu’il a passionnément préservées ne soient jamais oubliés », a déclaré Yad Vashem, le musée israélien de l’Holocauste où travaillait Dancyg, dans un communiqué.
Il y a 116 otages détenus à Gaza, dont 44 que l’armée israélienne a déclarés morts. Huit d’entre eux – dont trois dont le décès a été confirmé – sont citoyens américains. Parmi eux figurent Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, dont les parents, Rachel Goldberg et Jon Polin, ont récemment organisé une « Semaine de la bonté » en faveur des otages ; Keith Siegel, 64 ans, dont l’épouse Aviva a été libérée en novembre ; et Edan Alexander, 19 ans, qui a grandi dans le New Jersey et est parti en Israël pour rejoindre l’armée. Plusieurs de leurs proches ont participé à la réunion avec Sullivan lundi soir.
Les sondages montrent qu’une nette majorité d’Israéliens souhaitent un accord sur la libération des otages, même si cela implique de suspendre ou de mettre fin à la guerre contre le Hamas. Mais le camp opposé à un accord a été renforcé lundi lorsque plusieurs éminents rabbins religieux sionistes alliés à la droite ont appelé à ne pas conclure un cessez-le-feu, affirmant dans une lettre ouverte que les risques que représenterait pour la vie juive l’acceptation d’un arrêt des combats et la libération des prisonniers palestiniens l’emportent sur le commandement de libérer les otages.
« Nous suggérons à nos dirigeants que Dieu présentera de bons conseils sur la manière de libérer les otages, tout en assurant l’existence continue et le bien-être de l’État d’Israël », indique la lettre.