La Cour internationale de Justice déclare qu’Israël doit travailler avec l’ONU pour acheminer l’aide à Gaza

La Cour internationale de Justice a rendu mercredi un avis consultatif selon lequel Israël est légalement obligé de travailler avec l’agence de secours palestinienne des Nations Unies pour acheminer l’aide à Gaza.

Dans son avis, la CIJ a rejeté la justification avancée par Israël pour interdire à l’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour la Palestine, d’opérer en Israël en mars, affirmant qu’elle était incapable de prouver que l’agence était soumise à une « infiltration généralisée » par le Hamas.

Même si l’UNRWA opère toujours à Gaza, il n’a pas été en mesure d’approvisionner l’enclave depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction.

« La puissance occupante ne pourra jamais invoquer des raisons de sécurité pour justifier la suspension générale de toutes les activités humanitaires dans les territoires occupés », a déclaré le juge Iwasawa Yuji en rendant son avis. « Après avoir examiné les preuves, le tribunal conclut que la population locale de la bande de Gaza n’a pas été suffisamment approvisionnée. »

Cette décision intervient alors que de hauts responsables américains, dont le vice-président JD Vance, sont en Israël pour surveiller le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas et jeter les bases d’une amélioration des conditions humanitaires à Gaza.

Mardi, Jared Kushner, qui a aidé à négocier l’accord, a déclaré qu’il y avait eu une « coordination étonnamment forte » entre les Nations Unies et Israël pour acheminer l’aide humanitaire à Gaza.

La CIJ, l’organe juridique suprême des Nations Unies, n’a aucun pouvoir d’exécution. Elle a statué en janvier 2024 que les affirmations de l’Afrique du Sud selon lesquelles les Palestiniens couraient un risque de génocide étaient « plausibles », mais n’a pas rendu de décision dans cette affaire.

L’avis du tribunal a été adopté mercredi par 10 voix contre 1, la vice-présidente Julia Sebutinde, qui avait précédemment statué en faveur d’Israël, écrivant dans son avis que le tribunal n’avait pas « suffisamment pris en compte » l’infiltration de l’UNRWA par le Hamas.

Israël accuse depuis longtemps les employés de l’UNRWA d’avoir participé à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023. Une enquête de l’ONU sur l’agence a révélé que neuf de ses 13 000 employés « pourraient avoir » participé aux attaques mais ne travaillent plus pour l’agence.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a critiqué la décision mercredi dans un article sur X, écrivant qu’il « rejette la politisation du droit international ».

« Israël rejette catégoriquement « l’avis consultatif » de la CIJ, qui était tout à fait prévisible dès le départ concernant l’UNRWA », peut-on lire dans le message. « Il s’agit d’une nouvelle tentative politique visant à imposer des mesures politiques contre Israël sous couvert du « droit international ». »