Evan Gershkovich, journaliste juif américain emprisonné en Russie, est libéré grâce à un échange de prisonniers

Evan Gerhskovich, le journaliste juif américain du Wall Street Journal détenu dans une prison russe depuis plus d’un an, est désormais libre, a annoncé jeudi la Maison Blanche.

Gershkovich, 32 ans, a été libéré dans le cadre d’un échange massif de prisonniers impliquant 26 personnes, dont plusieurs personnalités incarcérées en Russie. Parmi les personnes libérées figurent l’activiste et journaliste russo-britannique Kara-Murza, également juive, ainsi que l’ancien marine américain Paul Whelan. L’échange secret a eu lieu à Ankara, en Turquie, entre la Russie et les États-Unis, l’Allemagne, la Pologne, la Slovénie et la Norvège.

« Certaines de ces femmes et de ces hommes ont été injustement détenus pendant des années », a déclaré le président Joe Biden dans un communiqué jeudi. « Tous ont enduré des souffrances et une incertitude inimaginables. Aujourd’hui, leur agonie est terminée. »

Il a ajouté : « Je ne cesserai pas de travailler tant que chaque Américain injustement détenu ou retenu en otage dans le monde ne sera pas réuni avec sa famille. »

Gershkovich a été arrêté à Ekaterinbourg en mars 2023, accusé d’espionnage, alors qu’il était en déplacement pour un reportage – des accusations que lui, le gouvernement américain et le Wall Street Journal nient avec véhémence. Il a parfois passé jusqu’à 23 heures par jour en isolement et a été arrêté pour des crimes commis par des policiers. Il a récemment été condamné à 16 ans de prison dans une prison russe de haute sécurité. Sa mère, Ella Milman, a joué un rôle actif pour obtenir sa libération, se soumettant à un moment donné à un interrogatoire de plus de quatre heures de la part des autorités russes, selon le Wall Street Journal.

En prison, Gershkovich travaillait sur un livre. Dans les formulaires de libération adressés au président russe Vladimir Poutine, il demandait à ce dernier de l’interroger sur place.

L’échange de prisonniers qui a eu lieu jeudi est le plus important depuis la guerre froide. Cette époque a été marquée par de nombreux échanges de prisonniers, notamment celui qui a permis la libération du dissident soviétique Natan Sharansky, qui était l’un des visages du mouvement de libération des juifs soviétiques et qui, depuis plus d’un an, milite activement en faveur de la libération de Gershkovich.

Le cas de Gershkovich a également recueilli le soutien de la communauté juive du monde entier. Des militants lui ont envoyé des lettres à l’occasion de Rosh Hashanah l’année dernière et lui ont laissé un siège vide lors du seder de Pessah, deux échos de la campagne pour la libération des juifs soviétiques. Gershkovich est le fils d’émigrés juifs d’Union soviétique.

« Depuis l’arrestation d’Evan Gershkovich en mars 2023, les Fédérations juives militent activement pour sa libération », ont écrit les Fédérations juives d’Amérique du Nord dans un communiqué jeudi. « Aujourd’hui, les Fédérations sont ravies et soulagées par la nouvelle de la libération d’Evan, ainsi que de celle de Paul Whalen et d’autres prisonniers politiques. »

Le communiqué ajoutait : « Evan, notre communauté n’aurait pas été complète sans toi. Bienvenue à la maison. »