Cet après-midi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’exprimera devant une réunion conjointe du Congrès américain à Washington, DC, plus de neuf mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas et à un moment d’incertitude politique aux États-Unis et en Israël.
Ce discours intervient alors que d’intenses négociations se poursuivent sur un accord qui suspendrait les combats pendant au moins six semaines en échange de la libération de certains des otages détenus par le Hamas.
Netanyahu prononcera son discours à 14 heures, heure avancée de l’Est, et il sera diffusé en continu sur C-SPAN ainsi que sur les principaux réseaux et sites d’information.
Netanyahou devrait appeler à la poursuite de l’aide militaire américaine à Israël et au maintien d’une relation étroite entre les deux pays. Il devrait également souligner les dangers que représente l’Iran, par ses propres moyens et ses intermédiaires, pour Israël, les États-Unis et d’autres pays occidentaux. Les familles des otages, dont beaucoup ont présenté Netanyahou comme un obstacle à un accord de libération des otages, l’ont imploré d’utiliser ce discours pour annoncer qu’Israël acceptera l’accord proposé.
Il s’agira du quatrième discours de Netanyahou au Congrès, le premier depuis 2015. Ce discours avait suscité la controverse car il s’en était servi pour critiquer l’accord de contrôle des armes nucléaires conclu par le président Barack Obama avec l’Iran. Des dizaines de membres du Congrès n’ont pas assisté à ce discours en signe de protestation.
Une controverse similaire a été soulevée autour de ce discours, qui intervient dans un contexte de protestations continues contre la campagne militaire israélienne à Gaza et la crise humanitaire dans le territoire. L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre, a tué quelque 1 200 Israéliens et pris plus de 250 otages. Depuis lors, le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a rapporté que plus de 39 000 Palestiniens ont été tués dans les combats. Des centaines de soldats israéliens ont également été tués au combat.
Plusieurs élus démocrates n’assisteront pas au discours, notamment des leaders progressistes comme le sénateur Bernie Sanders et les représentantes Alexandria Ocasio-Cortez, Rashida Tlaib, Ilhan Omar et Pramila Jayapal. L’ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a également déclaré qu’elle n’assisterait pas au discours, mais qu’elle rencontrerait plutôt « des citoyens israéliens dont les familles ont souffert à la suite de l’attaque terroriste et des enlèvements du Hamas du 7 octobre ». Le représentant Jerry Nadler, qui est juif et un fidèle pro-israélien, a déclaré qu’il assisterait au discours, mais a fustigé Netanyahou comme « le pire dirigeant de l’histoire juive depuis le roi des Maccabées qui a invité les Romains à Jérusalem il y a plus de 2100 ans ».
La vice-présidente Kamala Harris, candidate présumée démocrate à la présidence, ne participera pas au discours pour faire campagne, tout comme le sénateur JD Vance, candidat républicain à la vice-présidence.
De nombreux manifestants pro-palestiniens sont attendus devant le Congrès. Un groupe d’Israéliens opposés à Netanyahou, en solidarité avec les manifestations de masse auxquelles il est confronté dans son pays, devrait également manifester.
M. Netanyahou a rencontré lundi les familles des otages, qui ont ensuite déclaré aux membres du Congrès qu’il ne faisait pas assez pour obtenir la libération de leurs proches. Mardi, il a rencontré les dirigeants chrétiens évangéliques, qu’il a félicités « pour leur soutien fort et constant à Israël ».
M. Netanyahu rencontrera jeudi à Washington le président Joe Biden et Mme Harris. Il rencontrera vendredi en Floride l’ancien président Donald Trump, candidat républicain.