BUENOS AIRES — L’Argentine a officiellement désigné le Hamas comme une « organisation terroriste internationale », dans une démonstration de soutien à Israël qui prolonge l’éloignement du président Javier Milei du passé pro-palestinien du pays.
Le bureau de Milei a annoncé cette décision vendredi, citant l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, les liens du groupe avec l’Iran et une récente décision historique de la justice argentine selon laquelle l’Iran était l’architecte de deux attentats terroristes meurtriers à Buenos Aires dans les années 1990.
L’annonce attribue cette déclaration à « l’engagement indéfectible de Milei à reconnaître les terroristes pour ce qu’ils sont ».
L’organisation politique juive argentine, DAIA, a salué la décision de Milei. « L’entité représentative de la communauté juive argentine salue cet acte historique », a déclaré le groupe dans un communiqué sur X.
Cette déclaration est en grande partie symbolique mais signifie que tous les avoirs liés au Hamas en Argentine peuvent être gelés. L’agence gouvernementale qui va maintenant poursuivre les avoirs du Hamas avait déjà identifié et gelé certains avoirs liés au Hezbollah alors que le gouvernement argentin s’apprêtait à déclarer le groupe basé au Liban comme organisation terroriste.
Cette déclaration a été faite juste avant le 25e anniversaire de l’attentat du centre communautaire juif AMIA à Buenos Aires, qui a fait 85 morts le 18 juillet 1994. Cette nouvelle annonce intervient quelques jours avant le 30e anniversaire de l’attentat, que l’Argentine attribue au Hezbollah et à l’Iran (les deux groupes ayant nié toute responsabilité).
Des groupes juifs, dont le Congrès juif mondial et le Congrès juif latino-américain, organisent mercredi à Buenos Aires un sommet antiterroriste, en prévision d’une manifestation mercredi matin devant le bâtiment reconstruit et récemment rénové de l’AMIA, à laquelle devraient assister les dirigeants internationaux.
Milei, dont l’adhésion à Israël s’aligne à la fois sur ses idées politiques de droite et sur son affinité personnelle avec le judaïsme, devrait prendre la parole, aux côtés de l’envoyée américaine pour la lutte contre l’antisémitisme Deborah Lipstadt, de l’envoyée canadienne pour la lutte contre l’antisémitisme Deborah Lyons, de dirigeants juifs locaux et de responsables de toute l’Amérique latine.